Françoise Blain trouve son équilibre avec la porcelaine et ses recherches sur l’émail . La porcelaine à toutes ses étapes : de sa douceur lors de la conception des pièces , à la blancheur après cuisson . La pureté de cette matière accentue la lumière ,  la révèle , la renvoie .  Françoise accorde son rythme de vie à la durée de travail inhérente à la porcelaine . Ralentir, prendre le temps .

Et la recherche en émail , comme une quête de couleur pour un verrier .

Trouver cette peau douce , satinée qui enveloppera ses pièces comme une robe épousant le corps d’une femme est parfois le chemin d’une vie .

Un émail épais , profond , voluptueux , onctueux , tel l’écume d’une vague nappant la plage .Françoise admire cette vibration née de la fusion de différents minéraux , de ces éléments terrestres , visqueux au feu , vitrifiés au refroidissement  épousant le corps  de la pièce   La céramique lui permet d’être au plus près d’elle , à l’opposé de la société qui formate , éloigne l’humain de lui-même .

En pratiquant la terre elle dévide la bobine de pièces qui la révèle , confirmant la pensée de Rilke : « façonner et former , une manière de vivre , une félicité , une pureté qui nous éduque , nous construit « .

En se penchant sur la terre , elle s’élève , touche sa vérité , ses valeurs profondes .

 Bernard David